Introduction, présentation ou le commencement du pourquoi je vais écrire ce qui me passe par la tête.

Introduction, présentation ou le commencement du pourquoi je vais écrire ce qui me passe par la tête.

Mère de famille, fin de la trentaine, ce n’est que tout récemment que l’asperger et moi, on a su qu’on était copain-copain. Oh, on m’avait bien souvent subtilement passé de petits commentaires à cet effet. « J’ai regardé un reportage intéressant hier soir, c’était sur l’autisme, l’as-tu vu ? » − Non, pourquoi ? petit silence et emploi d’un ton plus bas « C’est drôle, le jeune homme me faisait vraiment penser à toi… » Ou encore la fois où j’ai élégamment reçu le prix de la plus bizarre et de la plus perdue du Cégep. Tout ça pour dire que malgré les messages qu’on tentait de me passer, j’avais les deux oreilles bien fermées sur ce sujet, surtout que trop mal informée, je croyais que les Aspergers étaient des gens froids et insensibles… Inenvisageable que je sois comme ça, je veux être gentille moi!

Cet été, ambiance de camping aidant, une amie a su trouver les mots pour me décider au moins à cesser de me mettre la tête dans le sable. Il faut dire qu’elle travaille dans un domaine qui la tenait bien informée sur la question, donc son opinion m’a intriguée. Elle m’a invitée à faire un pré-test sur internet. « Juste pour voir… Tu n’as rien à perdre ? » qu’elle a dit. Donc je fais le fameux test de 145 questions et ce coquin me répond : « Vous êtes très probablement un Aspie. » Mais internet étant ce qu’il est (lire pas fiable) et ma patience étant ce qu’elle est, je me suis dirigée au privé (lire $$$) pour avoir un avis clair sur la question dans un délai court.

Encore là, je n’ai rien lu de plus sur l’asperger avant de rencontrer la professionnelle, j’avais trop peur de biaiser le résultat si je savais quoi que ce soit. Et il y a tellement d’autres possibilités de profils, c’est trop facile de s’identifier à quelque chose et de passer à côté de la vraie réponse quand ce n’est pas notre métier. Je voulais arriver là neutre d’idées préconçues.

Voilà donc, elle fait des questionnaires, des tests psychologiques, psychométriques, des tests cognitifs et tout le tralala et paf. Elle me donne un beau résumé. Et arrivée à la toute fin, conclusion… Ça fesse quand on voit noir sur blanc, bien imprimés, les mots autisme de haut niveau versus asperger.

Asperger, t’es qui toi ?

Dis-moi Wikipédia, c’est quoi cette affaire là ? Voyons donc ! J’ai littéralement dévoré l’article. Et effectivement j’étais très mal informée sur le sujet. Ce que mon conjoint se plait à appeler sa « bibite à poils » (lire petit monstre bizarre), ça porte un nom. On va le dire, asperger. Et c’est tout à fait moi. Ça ne peut pas être plus moi que ça. Des fois la lecture donnait le goût de rire, des fois de pleurer. C’est intense ce profil. Il nous en fait voir de toutes les couleurs. J’ai eu un gros deux semaines de phase d’acceptation et là je suis prête, je veux en parler, je veux comprendre et je veux mieux me connaître.

C’est bien beau que je prenne en riant les gaffes épouvantables que je fais, les multiples fois où je me suis mise dans le trouble en faisant un compliment qui passe pour une insulte et ma maladresse monumentale, mais il y a l’aspect moins amusant de l’angoisse ingérable au quotidien face aux situations les plus banales. Les gens, les véhicules, les objets en mouvement, le bruit, le temps, l’asymétrie, la proximité et j’en passe. Comme je ne me sens pas trop l’envie de le crier sur les toits j’ai pensé me servir de Facebook pour permettre aux trop de mots que j’ai dans la tête de trouver un endroit où se réfugier. Voilà. De plus, on m’a conseillé d’écrire, c’est rare les conseils qui si vite sonnent une cloche. C’est trop une bonne idée. C’est décidé, je vais écrire. C’est parti… Bonne lecture.

BONJOUR!

Je suis Valérie Jessica Laporte. Bienvenue dans mon univers autistique.

Femme blanche autiste souriante avec lunettes bleues et tresses bleues

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